Julien DEMBELE

Fastfood, que nous voulez-vous finalement ?

Chinese Fastfood Restaurant On Moore Street (Dublin), par William Murphy via Flickr CC
Chinese Fastfood Restaurant On Moore Street (Dublin), par William Murphy via Flickr CC

Les fléaux du surpoids, de l’obésité et des maladies cardiovasculaires sont grandissant dans tous les quatre coins du monde. L’incidence de ces maladies d’abondance alimentaire et de sédentarité est très inquiétante en ce sens que même dans les zones où l’on ne s’y attendait pas elles font ravage. Overseas Development Institute, une des ONG qui s’intéressent le plus aux questions du surpoids et de l’obésité dans les pays en développement, a dans une de ses dernières publications, indiqué que le nombre de personnes en surpoids ou obèse à augmenté de plus de trois fois dans les pays en développement. L’une des causes avancées est que la technologie alimentaire a facilité l’accès à des aliments très énergétiques, gras, salé et sucrés, à plus de personnes qu’il n’en était avant. La responsabilité fastfoods dans une grande part de ces apports énergétiques est aujourd’hui reconnue par tous.
Une bonne hygiène alimentaire associée au sport contre l’obésité
Pour venir à bout de ces maladies, non seulement on conseil d’avoir une bonne hygiène alimentaire mais aussi d’associer le sport au programme quotidien. Ces conseils semblent avoir atterri dans de bonnes oreilles. De plus en plus de gens pratiques le sport. Il suffit de faire un tour les soirs dans les espaces de sport pour constater l’affluence des gens qui viennent pour quelques temps d’exercices physiques afin d’éliminer le surplus de calories absorbées au cours de la journée.
Les fastfoods à l’accueil sur le terrain de sport
Les gens acceptent donc de prendre quelques distances des fastfoods pour se rendre au sport mais chose étrange, c’est les fastfoods qui viennent les accueillir sur le terrain. C’est le constat que j’ai fait à la Corniche Ouest, à Dakar, où chaque soir de nombreuses personnes se retrouvent pour leurs exercices sportifs quotidiens. Un fastfood mobile est venu s’y installer pour inciter les sportifs à la consommation. Cependant, il a du vite réaliser que c’était mauvais conseil marketing, car il n’y est pas resté longtemps, il s’est vite s’éclipser. Convenez avec moi que cet acte des promoteurs de fastfoods est un écart de conduite à la limite par rapport la vision de préservation de la santé. Que nous veulent-ils finalement ?

Par Julien DEMBELE, M.Sc.


Après la Tabaski c’est les odeurs incommodes à Dakar

A la Tabaski, nous nous réjouissons en consommant la viande de moutons et d’autres animaux, mais après, les restants des viandes et des parties non comestibles séjournent quelques jours dans les poubelles, y pourrissent et rendent la vie difficile.

La Tabaski, la fête des moutons, nous l’attendions avec impatience.  Pour certains c’est, bien sûr, pour perpétuer le rituel de l’offrande faite par le Prophète Abraham à Dieu. Pour d’autres c’est l’occasion propice pour faire un régime hyperprotéique car la viande est disponible à gogo.

Voici que la Tabaski est déjà passée. Elle a été fêtée comme il se doit ici à Dakar. J’imagine que c’est des centaines de milliers de moutons et bêtes qui ont été égorgés. Les gens se sont bien régalé, en tout cas moi je me suis régalé ; j’ai failli même ne manger que de la viande durant ce jour, je témoigne donc que Tabaski s’est bien passée. Il fallait une journée de plus pour permettre à l’organisme de bien s’occuper de la digestion et voici, heureusement, que la fête est tombé sur un dimanche, donc un lundi chômé disponible pour cela. Mais à côté de cette fête des moutons, il y a la gestion des parties non comestibles du cinquième quartier* et des excédents de la viande servie dans les assiettes qui se sont retrouvés à la poubelle.

Dans les jours qui suivent la Tabaski, c’est le calvaire dans certains quartiers de Dakar car l’air est irrespirable. Les parties non comestibles des viandes se putréfient dans les poubelles à ciel ouvert, certaines se trouvant devant les concessions, d’autres justes aux abords voies publiques ; des odeurs invivables s’y dégageant. J’ai été confronté à ces odeurs ce matin étant dans le bus de transport en commun comme d’habitude. Deux jours après la Tabaski, donc deux jours que les poubelles n’ont été vidées, deux jours que les ordures n’ont pas été ramassées dans les rue de Dakar car les agents en charge du ramassage étaient aussi en Tabaski comme tout le monde. Imaginez l’ampleur de la nuisance au vu de la taille et des types de déchets générés à l’occasion de la Tabaski.

J’avais embarqué allègrement dans le bus, ce matin, en me disant que j’étais épargné de respirer les odeurs infinies de putréfaction des viande et poisson auxquelles on est exposé en passant à côté du marché de Médina (Tilène), sur l’avenue Blaise Diagne. Cette odeur qui annonce l’approche du marché Tilène.  J’ai mis cela en tête car ça fait aussi deux jours que la boucherie de ce marché était inactive à cause de la Tabaski et donc ses poubelles, aux abords de la voies, ont eut de temps de changer d’air. L’air était mieux respirable à Tilène, mais difficile à supporter dans les rues des quartiers traversés avant Médina. Le pire était quand le bus s’arrêtait à côté d’une de ces poubelles soit pour prendre des passagers, soit à cause des embouteillages qui obligent les véhicules à s’arrêter après chaque cinq à dix mètres parcourues ; cela plonge les passagers du bus entièrement dans la source de l’odeur. J’imagine ce que vivent les riverains de ces poubelles, même s’ils sont les responsables.

J’espère que les agents de Entente Cadak-Car* viendront à bout de ses ordures en une journée afin écourter le calvaire des dakarois.

*Cinquième quartier : partie d’un animal abattu constitué de la tête, pieds, queue, peau, graisse, matières fécales, du foie, des poumons, du cœur, la rate, langue, estomac

*Entente Cadak-Car : Structure en charge du ramassage des ordures à Dakar

Par Julien DEMBELE, M.Sc.


Protéger la couche d’ozone : le faire semblant des autorités

Le mardi 16 septembre 2014 a été célébrée la Journée internationale de la protection de la couche d’ozone. Comme à l’accoutumée, dans beaucoup de pays africains, les autorités n’ont pas manqué d’afficher leur attachement à cette noble lutte. La Journée a été commémorée et les engagements renouvelés. Mais il y a de quoi douter de la sincérité de ces engagements, au regard de ce qui est constaté sur le terrain.

Il a été démontré que les émissions de certains gaz comme le CO2, le méthane, les gaz réfrigérants (HCFC), sont responsables de la destruction de la couche d’ozone. Alors, des politiques ont été élaborées afin d’empêcher ces émissions. Les autorités politiques doivent être les premières à inciter la population au respect des mesures prises. Cependant, elles font souvent des actions contraires à l’exemple à donner. Je prends le cas des drogues et médicaments illicites saisis et brûlés, devant les caméras, puis on inonde nos écrans avec. Elles appellent cela « incinération », alors qu’ « incinérer » c’est tout autre chose. L’incinération se fait à l’aide d’un appareil appelé incinérateur, il permet de réduire une substance en cendre sans dégagement de fumée. Cette action des autorités ne peut être qualifiée au mieux que de brûlage à l’air libre. On sait bien que cette combustion est incomplète. La fumée qu’elle dégage peut contenir des gaz à effet de serre, comme le CO2 par exemple, destructeurs de la couche d’ozone. Dieu seul sait la composition en gaz de la fumée issue du brûlage à l’air libre effectué par nos autorités. Elles ont pensé avoir ainsi réglé un problème alors qu’elles contribuent à la création d’un autre.

 Déplacer le problème

Il n’y a aucune mesure ni en amont ni en en aval pour vérifier les compositions de ce qu’on brûle et de ce qui en sort, donc aucune attention aux éventuels dégâts occasionnés. On oublie même qu’on a voté des lois qui interdisent ce genre d’acte.  J’ai un peu la certitude que dans la plupart des Codes de l’environnement des pays, le brûlage à l’air libre est interdit. La seule chose qui prévaut pendant ces moments, c’est la réussite de la cérémonie de commémoration de la lutte contre la drogue. Des incinérateurs ce n’est pas impossible à acheter, même un seul pour ce genre cérémonies, mais quand va-t-on songer à cela ? Voilà même qu’au  Sénégal, les riverains d’un site de brûlage se sont plaints de l’indisposition causée par les fumées des soi-disant incinérations de drogues, et la première des choses auxquelles les autorités ont pensé c’est de réfléchir pour trouver un autre site, c’est-à-dire simplement déplacer le problème ou faire semblant de le résoudre.

cérémonie officielle d'incinération de drogue au Niger. Crédit photo : Hassoumi
Cérémonie officielle d’incinération de drogue au Niger. Crédit photo : Hassoumi

Ce qui me touche réellement dans ça, c’est qu’on trouvera de grands hommes de science faisant aussi partie de ce lot de gens qui vont à leur « rituelle de prise de drogue » au lieu de cérémonie d’incinération de drogue.

Les Occidentaux jettent leurs vieux appareils, et nous sommes preneurs

Les exemples démontrant que les autorités ne font que faire semblant ne manquent pas. Dans la lutte contre la circulation entre les frontières des substances reconnues destructrices de l’ozone, intéressons-nous au cas précis des gaz utilisés comme fluides frigorigènes, les HCFC. Ces gaz sont contenus dans certains réfrigérateurs, congélateurs, climatiseurs, etc. d’ancienne fabrication. Et quand les Occidentaux rejettent ces appareils, nous sommes preneurs, sans oublier que ces appareils qui agonisent vont bientôt se retrouver définitivement à la poubelle. Il y a donc risque que les gaz qu’ils contiennent se répandent dans l’environnement. Ce problème est loin d’être résolu, car on se contente d’attendre la commémoration de la journée de l’ozone pour rappeler que des moyens seront bientôt consacrés à cette question.

On parle d’agents des douanes formés sur le contrôle des mouvements de substances interdites. Ces formations sont-elles suffisantes ? Moi j’en doute surtout qu’elles se déroulent sur des cycles courts, durant deux ou trois jours. On sait bien que les agents des douanes ont été formés surtout pour le contrôle fiscal. Comment peut-on vouloir que l’agent de la douane, en plus du contrôle fiscal, fasse du contrôle qualité alors qu’il n’est pas même pas doté des moyens techniques nécessaires ?

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Par Julien DEMBELE, MSc.


Ebola : une bonne leçon pour les Africains

Ebola in Guinea, par EU Humanitarian Aid and Civil Protection via Flickr CC
Ebola in Guinea, par EU Humanitarian Aid and Civil Protection via Flickr CC

La situation est de plus en plus critique en Afrique de l’Ouest où le virus Ebola fait des ravages. La propagation de l’épidémie est aussi un défi aux autorités politiques, à la communauté scientifique et à tous les acteurs concernés. 

Depuis la découverte et la confirmation du premier cas de la fièvre à virus Ebola en mars 2014 en Guinée, en Afrique de l’Ouest jusqu’à maintenant avec la confirmation de 2 cas en République démocratique du Congo en Afrique centrale, on n’a pas vraiment constaté d’exploit de la part d’un quelconque acteur africain concerné si ce n’est les braves médecins et soignants qui ont subi le même sort que la majorité de leurs patients.

Alors que les chiffres ravageurs de la maladie inquiètent, hormis le fait de n’avoir pas investi dans la recherche préventive d’une telle catastrophe, force est de constater que toutes les politiques mises en place contre la propagation de la maladie se sont révélées inefficaces. Nos rarissimes spécialistes disponibles ont même été emportés, désormais, on ne peut donc qu’être à la merci totale du soutien extérieur.

Pendant que la population sans moyens fait face à Ebola, ce qui préoccupe les autorités politiques africaines, c’est de régler les polémiques créées par les détournements au quotidien de fonds publics. Ou encore, ceux qui sont les premiers concernés à ce jour, se préoccupent du transfert illicite de milliards de francs interceptés par des « honnêtes hommes » : (hahaha, le douanier c’est comme ça, il a le flair du sésame et s’il n’a pas sa part dedans, c’est que ça passera pas).

Ce sont là des explications bancales qui ont toujours justifié ce genre de comportement. Comment pouvons-nous alors prétendre bénéficier d’aide extérieure ? Tout le monde est témoin qu’il a fallu (hahaha, bien sûr que c’est malheureux; on ne souhaite jamais le malheur à son salvateur) que le virus Ebola contamine deux Américains, un médecin et un missionnaire lors de la prise en charge de cas africains, pour que nous apprenions que Zmapp et Favipiravir, des sérums expérimentaux, existaient. Et même l’existence de vaccins aussi en expérimentation ; VSV-EBOV, TKM-Ebola, Nano Silver, le vaccin de GSK, etc. C’est à ce moment aussi que des voix se sont élevées pour annoncer comment Ebola doit être stoppé. Si ce n’était cela, on aurait regardé Ebola nous décimer à volonté !

OOAS muette

Tous les regards des dirigeants ouest-africains se sont alors tournés vers l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses partenaires alors qu’en Afrique de l’Ouest, il existe une structure, à l’image de l’OMS, qui s’occupe des questions de santé locale de 16 Etats ouest-africains. Il s’agit de l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) ; sa voix est inaudible depuis l’avènement de l’épidémie de fièvre Ebola. Pourquoi cette institution est-elle muette depuis lors ? Certainement qu’elle n’a pas été dotée de fonds pour l’occasion. On se demande même pourquoi elle a été mise en place. Nos Etats n’allouent pas les fonds où il le faut et quand il le faut !

Voilà que des fonds publics sont transférés illicitement pour aller être « coffré fortement » hors du continent pendant que les laboratoires et centres de recherche et leurs personnels sont au chômage technique, car n’ont pas assez de soutien financier pour acheter les matériels et de réactifs. Je sais bien cela pour avoir fréquenté quelques centres de recherche et fait mes études dans deux universités d’Afrique de l’Ouest, les deux meilleures d’Afrique francophone. En réalité, les laboratoires sont presque vides. Ce qui fait avancer la majorité des chercheurs africains, c’est les collaborations avec leurs homologues des pays du Nord. Quand vous entendrez qu’un chercheur africain a fait une découverte, il est fort probable que ladite découverte a été faite dans un laboratoire d’une université ou d’un centre collaborateur hors d’Afrique. C’est pourquoi la compétition est rude autour des rares fonds ou bourses de recherche offerts par les institutions ou des universités extérieures dans le cadre de coopération. C’est désolant ! Dans cette situation, c’est difficile de mettre Ebola dans les programmes de recherche, vue même qu’elle n’était même pas d’actualité.

Depuis que l’existence de sérum et de vaccins en expérimentation est en train d’être signalée ça et là, les scientifiques africains n’ont rien à exhiber, à l’exception d’un Nigérian de la diaspora qui travaille là-bas, en collaboration avec des collègues toujours de là-bas. Ce n’est pas que la connaissance manque, il y a de grands scientifiques africains qui bénéficient de respect auprès de leurs pairs occidentaux. Il y a aussi des chercheurs potentiels. Quelque chose aurait pu être fait.

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Par Julien DEMBELE, MSc.


Crise d’eau : pourquoi dit-on que nous allons en souffrir ?

Collecting clean drinking water par UK-DFID, via Flickr CC
Collecting clean drinking water par UK-DFID, via Flickr CC

Par-ci, par-là, on signale qu’une zone donnée manque d’eau ou va manquer d’eau dans les horizons futurs. Des constats et prévisions de nature à étonner alors que 70 % de la surface terrestre est recouverte d’eau et certaines de ces zones même sont entourées d’océans.On parle même d’élévation progressive du niveau de la mer.

La crise d’eau est signalée dans plusieurs parties du monde, en Californie aux Etats-Unis, dans le Sud-Est de la France, à Singapour, etc. Il s’ensuit que dans ces différentes localités des mesures sont prises pour favoriser une utilisation optimale de l’eau disponible. Pas facile de s’adapter ! L’eau dont il s’agit ici, c’est l’eau douce qui est destinée à la consommation. Elle ne représenterait que 0,3 % de toute la réserve mondiale d’eau. Sinon ce serait quand même difficile d’admettre les pénuries d’eau potable que connaissent à travers le monde des populations qui côtoient la mer sans pouvoir utiliser son eau pour les besoins immédiats de consommation.

L’eau de la mer, très salée, n’est pas consommable directement. Il faut la désaliniser. Et les techniques de désalinisation, développées et disponibles à ce jour, ont des rendements très faibles. Les procédés demandent beaucoup d’énergie pour une très petite quantité d’eau douce produite, et seuls les pays très riches et disposant suffisamment d’énergie peuvent s’offrir ce privilège. Les pays comme le Koweït, l’Arabie saoudite et Singapour.

Les réserves d’eaux douces sur la planète sont limitées, alors que la population mondiale ne fait que croître. Selon les spécialistes en la matière, l’accroissement de la population fera augmenter la demande mondiale en eau douce de 40 % d’ici à 2030. A cela s’ajoute l’impact des sécheresses occasionnées par le réchauffement climatique. Un phénomène qui entraîne d’énormes pertes d’eau par évaporation.

Entre la moitié et les deux tiers de l’humanité en stress hydrique en 2025

Le manque à gagner d’eau douce va se répercuter sur tous les continents. Conséquence : entre la moitié de l’humanité et les deux tiers seront en situation dite de stress hydrique en 2025, seuil d’alerte retenu par l’Organisation des Nations unies. Alors que les luttes pour réduire le réchauffement climatique sont encore vaines, la question de surpopulation aussi est un point d’interrogation. Nous avons intérêt à investir davantage dans la recherche pour perfectionner les techniques de désalinisation. Sinon nous allons réellement souffrir du manque d’eau. L’eau deviendra plus précieuse que le diamant !

Message de Samantha Tracy, à tous sur la planète, pour lancer la guerre de l’eau

https://www.youtube.com/watch?v=kFC-I8NbOUY

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Par Julien DEMBELE, MSc.


OGM ou pesticide dans ton assiette : lequel préfères-tu ?

Kraft Dinner. Canada's national food, par Stephen Boisvert via Flickr CC
Kraft Dinner. Canada’s national food, par Stephen Boisvert via Flickr CC

La question des organismes génétiquement modifiés (OGM) reste une des plus sensibles depuis la fin du 20e siècle même si elle presque détrônée par la question de l’homosexualité. Je prends pour preuve les multiples marches ou mouvements organisés à travers le monde pour protester contre les OGM. Rarement, on a écho de mouvements organisés contre les pesticides utilisés dans les quatre coins du monde et qui produisent pourtant des effets nocifs dans l’environnement. OGM et pesticides ne méritent-ils pas d’être réprimés au même ordre ? L’un d’entre eux représente-t-il un moindre mal  ?

Depuis l’avènement des OGM dans l’agriculture, dans les années 90 et la volonté de diffuser leur utilisation, des vagues de mouvements se sont érigés contre. On a mobilisé partout, cultivateurs et consommateurs à se lever pour défendre leurs intérêts. Les tiraillements sont encore vifs en Europe, et l’Union européenne s’est même divisée sur la question, c’est que j’avais pu voir à la Une du journal Lemonde.fr du 12 juin dernier.

On reproche les faits suivants aux OGM :

– le risque de créer une dépendance des cultivateurs aux firmes promoteurs des OGM, alors que les paysans des pays en développement sont pauvres et risquent donc de s’enfoncer dans l’endettement ;

-le risque de pouvoir induire des effets toxiques dans les êtres vivants, des dizaines d’années après la consommation de plantes OGM. Et même d’induire des modifications chez l’homme et chez les animaux au risque de les amener à devenir insensibles à certains médicaments ;

– les plantes OGM vont transmettre leur gène aux autres êtres dans l’environnement,  ce qui risque de perturber les écosystèmes et favoriser par exemple l’émergence nouveaux microorganismes (bactéries et virus) qui vont causer de nouveaux types de maladies inconnues et difficiles à combattre ;

– les médicaments obtenus par modification génétique, déversés dans la nature peuvent créer des virus, des bactéries et des insectes résistants et difficiles à combattre à moins d’investir régulièrement dans la découverte de nouveaux médicaments.

– le risque que les OGM consommés transfèrent leur gène modifié aux bactéries du tube digestif et les rendent ainsi résistantes aux antibiotiques.

Toutes ces craintes des OGM sont pertinentes. Il y a un véritable risque environnemental lié à la gestion des OGM dans l’environnement. Que ce soit les souris OGM qui s’échappent des laboratoires ou les déchets de produit OGM déversés dans la nature, tous constituent de graves dangers pour les écosystèmes. Il y a aussi que la connaissance que les scientifiques est encore infime. En effet, connaître la fonction d’un gène ne suffit pas pour connaître entièrement son interaction avec les autres.

Cependant, les partisans des OGM mettent en avant les avantages suivants :

– les OGM permettront de produire des plantes ou des animaux résistants aux maladies et aux parasites, de produire abondamment les médicaments et la nourriture pour faire face aux fléaux et aux catastrophes naturelles ;

– tous les tests consensuels réalisés à ce jour ont montré l’innocuité des plantes OGM sur l’homme ;

– l’utilisation des OGM permettra de réduire l’emploi des engrais et des pesticides qui endettent les paysans en chaque début de saison, ainsi ça leur permettra de faire des économies ;

– la suppression de l’usage des pesticides permettra de protéger l’environnement, notamment les nappes d’eau et les aliments contre la pollution par les résidus de pesticides ;

En tout cas, à ce jour les OGM sont autorisés dans l’agriculture dans plusieurs Etats dans le monde. Mais les produits OGM issus de l’agriculture ne vont pas se limiter aux frontières de ces seuls pays. Grâce à la mondialisation, tout le monde peut y être exposé. Même si la législation dans certains pays exige des indications sur les emballages, il faut savoir que dans ce monde, c’est le commercial qui fait la loi, donc bon appétit à tous. Quant aux médicaments, ils n’ont pas de frontière naturellement. Plusieurs médicaments sont aujourd’hui obtenus à partir d’OGM ; on peut citer entre autres l’insuline pour lutter contre le diabète, l’hormone de croissance, les interférons pour le traitement des cancers, le vaccin de l’hépatite B. La modification génétique est, à ce jour, la seule voie pour pouvoir ces médicaments en quantités pouvant satisfaire la demande mondiale.

Sur la santé humaine, les preuves des effets des pesticides sont palpables.

On a l’impression que les médicaments OGM ne créent pas trop de polémique; c’est les plantes OGM le problème et bien sûr l’application de la modification génétique sur l’humain. Cela me fait penser à cette anecdote qu’un enseignant aimait nous raconter : « il y a des gens qui se lèvent le matin, ils s’injectent leur dose journalière d’insuline (OGM), puis ils s’en vont se joindre à la foule dans la rue pour crier « à bas les OGM », « à bas les OGM », « à bas les OGM »…

Quant aux pesticides, leur utilisation a permis d’engranger d’énormes progrès dans les domaines de l’agriculture, de la santé, de la préservation des forêts et bien d’autres. Dans l’agriculture, les pesticides ont permis d’augmenter les rendements agricoles et par ricochet de réduire les problèmes de sécurité alimentaire. Cependant, on peut noter de nombreux problèmes liés à leur utilisation.

Les problèmes créés par les pesticides dans l’environnement sont divers. Des insectes et herbes résistants aux pesticides, on en parle partout. C’est donc de nouvelles espèces incontrôlées qui naissent à cause des pesticides. Finalement, on investit davantage dans la recherche pour découvrir de nouveaux pesticides efficaces contre ces espèces résistantes. A ce niveau, rien ne semble faire défaut, puisqu’ils plusieurs types de formulations sont disponibles sur le marché, contre une espèce donnée d’insectes. On note également des troubles de reproduction enregistrés chez certains animaux sauvages. Aussi, la pollution des nappes et sources d’eau par les pesticides utilisés en agriculture n’est plus à démontrer.

Sur la santé humaine, les preuves des effets des pesticides sont palpables. Cela est dû à un réel défaut d’encadrement des paysans pour appliquer les pesticides dans les règles de l’art. Ce qui fait que beaucoup d’entre eux s’empoisonnent avec, pendant ou après l’application. Par exemple un pesticide, maintenant interdit, a été inculpé dans une vague d’intoxications et même de décès de paysans survenus dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest.

A cela, il faut ajouter le nombre inconnu de victimes parmi les consommateurs. Ces derniers, que nous sommes tous, sont directement exposés aux pesticides à travers les produits agricoles. Aujourd’hui, par exemple on est en train de promouvoir la consommation des fruits et légumes en vue d’éviter certaines maladies chroniques.

Quelle dépendance !

On tente donc de rendre les légumes et fruits disponibles et accessibles sur le marché, en produisant plus grâce à l’emploi des pesticides. Imaginons que vous vous ravitaillez en fruits et légumes régulièrement et que ces denrées contiennent encore des résidus de pesticides ; vous en consommez alors que des pesticides sont aujourd’hui soupçonnés d’être à l’origine de certaines maladies chroniques.

On n’oublie pas aussi le fait que les paysans doivent s’endetter pour l’achat des pesticides à chaque début de saison agricole. Quelle dépendance !

Au vu de tout cela, l’écart reste donc faible entre les risques engendrés par les OGM et les pesticides ; difficile donc d’identifier le moindre mal entre les deux.

Je me demandais ce qui empêche vraiment l’emploi des OGM dans l’agriculture. Dans ce genre de situation, on pense toujours à la concurrence entre grandes firmes. Mais pour l’emploi des OGM en remplacement de celui des pesticides, ce n’est pas le cas. Ici c’est les mêmes firmes qui sont promoteurs des pesticides et des OGM. Les tireurs de ficelle sont donc ailleurs ; mais qu’ils sont puissants !

Aujourd’hui, il y a des organisations qui prônent l’agriculture écologique, c’est-à-dire exempte de pesticides et d’OGM. Mais en attendant d’y parvenir, entre OGM et pesticides que peut-on souhaiter avoir dans notre assiette ?


Quelle odeur sur son corps !

Day par Cristina Ivan, via Flickr CC
Day par Cristina Ivan, via Flickr CC

Il y a pas mal de gens qui sont souvent indisposés par l’odeur répugnante qui se dégage de leur propre corps. Ce phénomène d’origine biologique est incompris de beaucoup; il peut créer un psychotraumatisme chez les victimes qui s’autoculpabilisent sous le regard accusateur aussi de l’entourage; accusation souvent même verbale.

Quand on est victime de ce phénomène, un vrai « enfer » sur terre ce n’est qu’ainsi qu’on peut le qualifier au pire ; ça crée un désordre total dans la sa tête, j’imagine. On fait tout pour éviter que l’entourage puisse ne rien sentir. On a donc recours aux déodorants, aux parfums, on évite les rapprochements extrêmes avec autres, on se douche à répétition dès qu’il y a possibilité, on transporte des habits de rechange, dans son sac à main ou à dos, que l’on s’empresse de porter dès qu’on a transpiré un peu, mais hélas ! Le pire des moments à vivre dans cette situation, c’est la période de chaleur. Que c’est délirant !

C’est traumatisant; on s’isole socialement dans la tête; on perd aussi la sympathie des autres. J’imagine que des gens perdent certains de leurs amis, à cause de ça. On fait énormément d’efforts pour éviter le dégagement des odeurs. Malgré tout on s’accuse et on est aussi accusé sans bien savoir la vraie cause de ces odeurs. Pour beaucoup de gens, c’est un manque d’hygiène corporelle.

Ces odeurs sur notre corps émanent simplement d’un processus biologique qui se déroule sur le corps. On ne peut s’en apercevoir que quand les odeurs se dégagent. L’origine biologique n’est vraiment pas connue de tous alors que c’est nécessaire pour déculpabiliser les victimes et ainsi réduire leur souffrance.

Un petit vocabulaire avant d’avancer. Commensalisme : association d’espèces différentes qui vivent de telle sorte que l’une d’entre elles profite des autres sans que ces dernières ne subissent un inconvénient. Le commensalisme est donc différent du parasitisme.

Flore commensale : des espèces de bactéries vivent en commensalisme sur la peau et sur les muqueuses des cavités naturelles de l’homme et des animaux. Il y en a donc sur la peau, dans le vagin, dans les voies digestives, etc.

On acquiert sa flore commensale à la naissance, mais elle subit quelques modifications au cours de la vie, en fonction des phénomènes environnementaux. Un microbiologiste saura mieux que moi l’expliquer. Celle de la peau ou flore commensale cutanée se développe aux dépends des sécrétions sébacées et de la kératine qu’elle utilise comme nutriments.

La flore commensale a un rôle bénéfique pour l’organisme humain ou animal, certes, car, elle contribue à son équilibre; entre autres, elle assure une barrière qui empêche les bactéries pathogènes et indésirables de s’implanter. Cependant, le résultat de son activité est souvent désagréable.

Tout commence à partir du sébum sécrété continuellement par toute peau vivante, un film gras qui recouvre la peau, qui est constitué de plusieurs composés chimiques. Certains de ces composés servent directement à assurer l’équilibre de la peau et d’autres sont métabolisés par les bactéries commensales pour donner des composés odorants. L’odeur produite dépend des molécules formées et des types de bactéries. Etant donné que la flore commensale varie d’un individu à l’autre, la composition des composés odorants produits varie chez les individus.

Chaque personne dégage une odeur caractéristique des bactéries qui constituent sa flore commensale. La malchance pour d’autres c’est d’avoir dans leur flore commensale, des bactéries qui produisent des composés très malodorants ; voilà donc la source de leur malheur.


C’est quoi un toxicologue ? C’est quoi la toxicologie ?

Neonics Briefing par The Xerces Society, via Flickr CC
Neonics Briefing par The Xerces Society, via Flickr CC

« C’est quoi un toxicologue ? C’est quoi la toxicologie ? », voici deux questions qui n’arrêtent de me revenir pratiquement à chaque occasion où je dois me présenter à de nouveaux amis ou dans un cadre de rencontre. Cette science est-elle si méconnue que ça ? En tout cas la multiplicité des questions de mes amis m’en dit quelque chose. Tentons de donner plus d’éclaircissement, mieux que ce que l’on peut dire comme réponse sur le champ.

Je fais la connaissance d’un ami ; il se présente : « (…), je suis économiste » ou « (…), j’étudie le droit » ou « (…), je suis étudiant en journalisme » ou « (…), je suis en télécommunication »etc. Ça passe ! Tout est compréhensible jusque-là. A mon tour de me présenter : « (…), j’étudie en toxicologie ou je suis toxicologue ». C’est là que le bât blesse ! Automatique on me pose l’une des questions : toxicologue ? Toxicologie ? C’est quoi un toxicologue ? C’est quoi la toxicologie ? C’est quoi ça encore ? Certains disent clairement : « Toxicologie ou toxicologue, jamais entendu parler » ! D’autres même prétendent t’avoir entendu dire psychologue ou psychologie. Je dis au fond de moi : « Là c’est sérieux ! »

J’ai toujours répondu, toxicologue c’est le spécialiste de la toxicologie. Et la toxicologie c’est la science du poison ou encore science du toxique ou encore science des substances qui nuisent à l’organisme vivant. C’est simple répondu; quand je lis sur les visages, je sens que c’est relativement compris, ça mérite donc plus d’éclaircissement !

Je suis quand même étonné par toutes ces questions qui montrent que cette science antique est encore dans l’obscurité. On se rappelle la célèbre phrase de Paracelse (1493-1541), « Toutes les choses sont poison, et rien n’est sans poison ; seule la dose fait qu’une chose n’est pas un poison. », un peu plus récente, mais ça fait 500 ans, qui montre que cette science était connue.

C’est quand même cette spécialité où il faut prouver au préalable que tu n’as pas un casier, avant d’être retenu pour la formation à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, bien sûr, c’est en plus de ton profil de formation initiale et de tes performances. Car avec les histoires d’armes chimiques, de terrorisme chimique et de guerre chimique qui sont d’actualité, et aussi les empoisonnements volontaires par-ci, par-là, il faut s’assurer de ne pas contribuer au crime ou de le favoriser. Ça, vous le comprendrez dans les lignes suivantes !

Le toxicologue reste le spécialiste en toxicologie. La toxicologie étant la science qui étudie les substances toxiques (poisons) pour le vivant, en s’intéressant à leurs sources, aux circonstances occasionnant leur contact avec le vivant, aux effets qu’elles peuvent produire en contact avec les organismes, furent-ils animaux ou végétaux ou même le contact avec les composants de l’environnement tels l’eau et l’air, aux moyens permettant de les déceler et de les éliminer de l’organisme (les antidotes).

Tout ceci, en considérant les voies d’expositions qui sont principalement l’inhalation, le contact et l’ingestion. Dans les détails, le toxicologue s’intéresse à toutes les modifications que subit le toxique une fois qu’il pénètre dans un organisme, ainsi qu’à son parcours et sa durée dans l’organisme. Cette étude aboutit à la détermination de quantités de substances qui produisent un type d’effets nocifs, ou qui produisent un effet sur un type d’organes.

Il y a des gens qui ont recours aux services des toxicologues pour des fins malsaines. La finalité des œuvres du toxicologue, c’est de préserver la santé et l’intégrité de l’environnement et rien d’autre.

Les substances toxiques proviennent surtout de l’environnement, de l’alimentation, des médicaments ; même les toxiques qui se retrouvent dans les aliments proviennent de l’environnement. C’est pourquoi la plupart des toxicologues que vous rencontrerez sont des défenseurs férus de l’environnement.

Par Julien DEMBELE, MSc.


Ah, la vidange de fosses d’aisance à Ouagadougou !

Faecal sludge from pit emptied into street - les boues de vidange d´une fosse déversées dans la rue, par SuSanA secretariat Via Flickr CC
Faecal sludge from pit emptied into street – les boues de vidange d´une fosse déversées dans la rue, par SuSanA secretariat Via Flickr CC

Il y a sept ans de cela, j’étais à mes premières années à Ouagadougou dans le cadre des études universitaires. Nous, les étudiants ressortissant de Bobo Dioulasso avions l’habitude de nous retrouver souvent les weekends entre amis, pour échanger autour d’un thé, comme il est de coutume à Bobo. Un samedi soir aux environs de 21heures, je me suis retrouvé chez deux de mes amis ; nous nous étions installés avec notre matériel de thé, devant la cours de leur « célibatérium » où une ampoule éclairait de la porte jusqu’à la rue en face. Un éclairage existait aussi devant quelques autres portes dans la même rue. La porte devant laquelle sous étions assis était située sur une pente. L’un des amis préparait le thé pendant que nous discutions jusqu’à minuit. Il  y eu subitement  un délestage de courant ; il fut donc noir sur toute la rue et dans toute le quartier. Le délestage durait ; une trentaine de minutes s’était déjà écoulée. Le second ami alla dans la cour et ressortit avec une lampe de poche qu’il remit à celui qui préparait le thé. Il l’utilisait donc de temps en temps l’éclairage de la lampe et nous continuâmes notre discussion et la prise de thé  au clair de lune qui s’installait progressivement, en attendant le retour du courant.

Soudain, nous sentîmes une puanteur qui emplissant peu à peu l’air. Au début, personne ne voulut l’évoquer car nous ignorions d’où elle pouvait provenir. En quelque sorte, nous avions été rendus muets par quelque chose qui nous donnait une sensation désagréable ; ça arrive aussi ! Elle était tellement répugnante que pour briser le silence, je fini par demander à mes amis le genre de parfum qu’ils utilisaient pour embaumer ainsi leur quartier. L’un d’eux répondu en poussant un soupir de libération, c’est vrai hein ! L’autre répliqua, ça vient d’où ça ? Puis ce dernier se leva le premier pour voir l’origine. Nous nous levâmes tous et constatâmes  que l’odeur provenait d’une eau de vidange de fosses d’aisance qui ruisselait serpentement le long de la rue.

Nous suivîmes le ruissellement jusqu’à la source. C’était une des cours qui se situait un peu plus en hauteur sur la pente par rapport  à la cour de mes amis et à une centaine de mètres de celle-ci. Nous découvrîmes que l’auteur était le propriétaire de la dite cour, qui voulue profiter du moment propice créé par le délestage, pour se débarrasser des excès d’eau de sa fosse qui nuisaient depuis quelques jours aux habitants de sa cour. Nous le trouvâmes même toujours en action ; la fosse était dans sa cours et non loin de la porte ; il puisait, puis sortait verser le contenu dans la rue un peu loin de sa porte. Nous arrivâmes juste au moment où il sortait pour une des opérations. Quand il sentît notre présence, il s’arrêta et fut le premier à proférer un mot de salutation : « bonsoir ». Nous répondîmes « bonsoir ». Il constata que nous n’étions pas des passants, puis d’un ton dominateur il nous demanda s’il y avait un problème. L’un de mes deux amis qui était le plus ancien dans le quartier, répondît du même ton qu’il y a bien évidemment un problème et que nous étions là pour le découvrir. Le monsieur fut pris de rage et  répliqua en vociférant : ah bon ! Il demanda qui nous étions pour venir lui raconter des blablabla ; et de quel droit ? Sans arrêt, il ajouta : êtes-vous des gendarmes ou des policiers ? Il pensait ainsi nous intimider, mais mon ami aussi élevant un peu plus la voix, répliqua : ah non, vous êtes entrain d’indisposer tous les habitants du quartier et vous voulez vous plaindre de leurs blablabla. Mon ami sembla prendre le dessus. Le deuxième ami et moi étions arrêtés et observant la dispute ; nous étions ébahis par l’intensité des répliques et l’allure à laquelle cet incident tournait en une querelle incontrôlée. La montée des voix risquait de réveiller tous les riverains qui avaient déjà eu quelques heures de sommeil.  Pour éviter le pire, le monsieur reconnut son tort. Il finît par dire d’un ton de coupable, qu’il était juste entrain de jeter les eaux sales de sa cour. Sur ce, chacun reprît son calme et la tension baissa des deux côtés. Je me joins à mon ami qui maîtrisait déjà la situation, en disant que ce qu’il faisait n’était pas juste parce que cela indisposait tout le quartier, et que si ce n’était parce que le quartier était pratiquement tout en dormi, sa cour serait actuellement envahi de plaignants.

Nous lui rappelâmes les moyens modernes employés pour la vidange des fosses d’aisance ; chose qu’il connaissait déjà. Il cessa la vidange à l’air libre dans la rue et promit de faire recours désormais aux camions vidangeurs modernes. Nous retournâmes devant la cour de mes amis et mîmes du coup fin à notre prise de thé, comme il faisait déjà tard et aussi pour éviter d’être davantage exposé directement aux odeurs. Puis je rentrai chez moi. Le courant revint juste au moment où j’arrivais chez moi à 1 heure et demie du matin.

Ce texte est un récit fictif, mais le problème de vidange des fosses d’aisance à l’air libre dans les rues à Ouagadougou est une réalité.

Par Julien DEMBELE, MSc.