Faire le sport de maintien au Burkina : un acte périlleux

4 mai 2016

Faire le sport de maintien au Burkina : un acte périlleux

Des plus en plus on observe les populations faire le jogging et  des exercices physiques, les soirs, aux abords des grandes artères des villes de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso. C’est en réponse aux politiques de santé actuelles qui prônent le sport comme l’un des meilleurs moyens de prévention de certaines maladies chroniques et aussi d’acquisition de bien-être. Cette attitude est à féliciter de la part des populations ouagalaise et bobolaises, mais cela serait très bénéfique si ça se faisait dans un cadre approprié.

Faire le sport de maintien aux abords de voies à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso est un acte périlleux. Cela présente d’énormes risques pour les sportifs car ils s’exposent non seulement à des accidents avec les automobilistes et les motocyclistes en circulation, mais aussi aux fumées émises par les moteurs des engins qui polluent l’air. On peut dire que les accidents sont évitables, mais leur survenue peut être mortelle ou incapacitant à vie. Cependant, l’exposition aux polluants contenus dans les émissions des moteurs est inévitable, alors que l’exposition de l’Homme à ces polluants a été considérée par l’Organisation Mondiale de la Santé comme problème de santé publique. Les études ont démontrées que les personnes se trouvant immédiatement au niveau des sources d’émission, courent un plus grand risque pour leur santé. Les risques sanitaires encourus vont du simple rhume à des maladies respiratoires complexes et  à des cancers. La pollution des villes par les engins motorisés est l’un des problèmes environnementaux qui impacte gravement la santé des populations. Il un paradoxe de vouloir rechercher le bien-être par le sport alors que les conditions de sa pratique mettent la santé en péril.

Les autorités burkinabè sont conscientes des risques sanitaires que présente la densité de la circulation motorisée dans les grandes villes du Burkina. Pour les réduire, les mesures mises en place par les acteurs concernées ont du mal à faire bon effet. Si les autorités chargées d’offrir le cadre de vie approprié aux populations, sont à bout de leurs efforts, alors il est aussi de la responsabilité des autorités et tous les acteurs qui prônent le sport comme moyen de bien–être de veiller à l’aménager des cadres appropriés pour cela. Il faut accompagner les politiques avec la mise en œuvre d’action concrètes que de se limiter aux simples recommandations.

Qui que soit celui qui fera le geste, il est bon temps d’offrir des cadres appropriés pour le sport aux populations burkinabè soucieux de leur santé.

Par Julien DEMBELE, M.Sc.

Partagez

Commentaires