17 mai 2014

Découvrir le visage culturel du Burkina Faso

Mask, Nuna peoples, Burkina Faso, Mid-20th century, Wood, pigment, metal par cliff1066, via Flickr
Mask, Nuna peoples, Burkina Faso, Mid-20th century, Wood, pigment, metal par Cliff, via Flickr

 

Enclavé au cœur de l’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso regorge d’énorme richesse culturelle. Il n’y a aucune crainte à y aller car c’est « le pays des hommes intègres ». Je liste ci-dessous quelques bons moments où tout le monde peut venir découvrir l’intégrité du burkinabé.

C’est des moments de convivialités, pleins d’émotion, qui non seulement  mettent la joie dans les cœurs des populations, mais leur permettent aussi de se frotter à d’autres venant des quatre coins du monde et contribuent aussi à redorer l’image de ce pays classé parmi les pays dits les moins avancés. L’ampleur de ces manifestations fait du Burkina Faso, le pays « la capitale » africaine des événements cinématographiques, culturels et touristiques. N’importe qui rêve de prendre part à un de ses événements, au moins une fois, dès qu’il en entend parler et il est certain qu’après il voudra ne plus en manquer. Les voici :

FESPACO (Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou) : c’est l’événement où les cinéphiles se réunissent, certains pour exposer d’autres pour découvrir le vrai visage de l’Afrique et sa manière d’être. Pendant une semaine à Ouagadougou, cinéastes africains et de la diaspora noire de l’Amérique et dans les Îles, acheteurs et distributeurs professionnels se font du profit, mais la population aussi se donne du plaisir dans les nombreuses salles de cinéma. C’est la découverte des nouveaux films africains ; soyez parmi les premiers à le faire. Le FESPACO débute le dernier samedi du mois de février des années impaires. Quand vous manquez le FESPACO, ne vous lamentez trop car vous n’aurez pas à attendre deux ans pour voir les films africains au Burkina Faso, il y a les Journées Cinématographiques de la Femme Africaine (JCFA) juste l’année suivante.

JCFA (Journées Cinématographiques de la Femme Africaine) : Ces journées se tiennent en alternance avec le FESPACO et font autant vivre que le FESPACO le fait, sauf  qu’elles ne font que la promotion de la femme cinéaste. Au Burkina Faso, on magnifie beaucoup la femme. Les JCFA se tiennent d’ailleurs la première semaine du mois de mars, juste avant la journée internationale de la femme. Ça vous vous dit d’aller voir exclusivement la femme à l’honneur et de mieux voir la place qui lui est réservée ?!

SIAO (Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou) : C’est un moment où on valorise l’artisanat qui constitue un souffle autant que l’agriculture pour les économies des pays africains. Le SIAO réunit tous les deux ans surs son site à Ouagadougou, des artisans avec leurs œuvres, des commerciaux et des visiteurs de tout horizon. Quand vous allez au SIAO, vous n’aurez pas à vous satisfaire  que les yeux et l’esprit ; sur le site il y a aussi un espace restauration où vous pourrez satisfaire la curiosité du tube digestif avec les divers mets succulents du Burkina Faso. J’avoue qu’au début, j’allais au SIAO à cause de l’espace restauration surtout. Rendez-vous à la 14ème édition, du 31 du octobre au 09 novembre 2014.

SNC (Semaine Nationale de la Culture) : C’est le plus grand festival de l’agenda culturel du Burkina. Elle se tient tous les deux ans à Bobo-Dioulasso, la capitale économique du pays. A l’affiche de chaque édition d’SNC il y a des compétitions dans différents arts : spectacle, plastiques, littérature francophone, culinaire et les sports professionnels. Il y a aussi et surtout le marché des arts, un cadre de mise en valeur de tous les produits et potentialités culturelles, artistiques et littéraires. On y trouve des animations culturelles, des expositions littéraires et muséales, la foire commerciale, la foire gastronomique, le village des communautés, des visites touristiques guidées dans la ville historique de Bobo Dioulasso. Le marché des arts est toujours plein à craquer, tant il y a des délices à découvrir. Je n’oublierai jamais les recettes culinaires à base de chenilles.  A vrai dire, à chaque SNC Bobo Dioulasso refuse du monde, donc prévoyez assez tôt votre voyage si vous voulez participer à la SNC. Rendez-vous à 2016 pour la 18ème édition.

NAK (Nuits Atypiques de Koudougou) : Vous voulez voir les plus célèbres artistes africains prester en live et dans leur diversité ; c’est le bon moment. Cette manifestation se tient chaque année au dernier trimestre à Koudougou (troisième grande ville du Burkina).

Le Festival Warba de Zorgho : Ce Festival se tient tous les deux ans à Zorgho, une ville située à une centaine de kilomètres à l’Est de Ouagadougou. Il rassemble les meilleures troupes de la danse Warba. Une danse où les sons des instruments et les pas de danse véhiculent des messages codés. C’est très divertissant et plein d’émotion. Cette danse occupe une place culturelle si importante au pays des hommes intègres, qu’un musée a été construit spécialement pour la conserver.

FECHIBA (Festival Culturel et Hippique de Barani) : Barani est une ville Burkinabè située à la frontière avec le Mali, dont population est majoritairement constituée de Peulhs. Cette une ville qui regorge historiquement de chevaux. La fête du cheval y est une pratique ancestrale d’allégeance à leur chef traditionnel. C’est aussi une expression de paix et de coexistence pacifique entre les populations agropastorales, frontalières du Mali et du Burkina Faso. A cette fête, les Bwaba et les Bobo, ethnies qui sont les maîtres des peulhs sont impérativement invités. Le programme du FECHIBA est riche en compétitions. Le jour,  il y a la lutte traditionnelle, des courses hippiques, des concours de maîtrise de l’art équestre dont l’entretien et le dressage du cheval. Des moments pleins d’émotion pour voir des hommes communiquer avec des chevaux. Durant les soirées, il y a des animations culturelles des différentes communautés. Le FECHIBA a lieu chaque année.

FESTIMA (Festival International des Masques et des Arts de Dédougou) : C’est un cadre de dialogue entre les cultures afin de contribuer à leur sauvegarde et leur revitalisation. Cette manifestation biennale regroupe des sociétés de masques de plusieurs d’Afrique et de l’Europe. A l’Affiche, il ya le festival masque (exhibitions, musiques et danses de masques), des conférences internationales sur les masques, des expositions sur les masques, une foire artisanale, et les nuits au village (musiques et danses du terroir).  Il y a toujours au rendez-vous, le « dolo » ou « tchapalo », la bière locale faite à base de sorgho ou de maïs ou de mil. C’est vraiment un moment de convivialité entre les visiteurs. A découvrir absolument !

FESDIG (Festival Dilembu au Gulmu) : C’est la fête des récoltes en Pays Gulmantché (l’Est du Burkina Faso). Il a lieu une fois par an et vise à la revalorisation de la pratique traditionnelle « Dilembu » (Goûter le nouveau mil), jadis fête des récoltes, occasion de remercier les mânes des ancêtres d’avoir offert une saison généreuse  et demander la permission de goûter la nouvelle récolte et de rester en bonne santé.  C’est un moment où on ne pas sentir de creux dans le ventre. C’est aussi un moment pour découvrir le riche patrimoine artistique, culturel, touristique et agropastoral de la région de l’Est du Burkina Faso appelée Gulmu. C’est un cadre d’échange culturelle entre le Burkina et des pays du Nord ; déjà avec la Belgique, la France et l’Allemagne.

SITHO (Salon International du Tourisme et  de l’Hôtellerie de Ouagadougou) : C’est un cadre qui rapproche les tours opérateurs du Nord, des professionnels africains du secteur du tourisme et de l’hôtellerie et bien sûr les amateurs du tourisme. Le SITHO est très riche en manifestations. Entre autres, les concours de meilleur stand, de la meilleure gastronomie, du meilleur serveur, qui enregistrent beaucoup de participants talentueux et des expositions (de professionnels du tourisme, de l’hôtellerie et des métiers connexes). Il y a aussi une foire gastronomique consacrée aux mets typiquement burkinabé et africains. Le SITHO, une vraie occasion pour faire les affaires !

SNAC (semaine nationale des arts culinaires) : C’est l’événement où les mets burkinabé à 100% sont à l’honneur. C’est un événement que vous voudriez plus manquer après une première participation, heureusement d’ailleurs qu’il a lieu chaque année. Si vous voulez venir au Burkina Faso, c’est un moment propice à cibler. La dernière édition s’est tenue du 25 janvier au 2 février 2014 à Ouagadougou. A l’affiche, il y a les spécialités des différentes ethnies ; le pays compte une soixantaine, comprenez donc que vous aurez à déguster à n’en pas finir. Par exemple, le tô gras, le bandji, la salade de Zamnin, le couscous de fleurs de nénuphar, la viande sauvage (buffle, buballes, cobales), etc. Ah, que ça donne l’eau à la gorge !

FESTIGRILL (Festival des Grillades de Ouagadougou) : Ceux qui ont entendu parler du Burkina Faso à travers ses« poulets télévisés »,  « poulets bicyclettes » « poulets flambés », « poulets grillés », « poulets sautés au rabilé ou à l’ail », c’est votre évènement. Une semaine durant, les « poulets télévisés » et les « poulets bicyclettes » et plein d’autres types de grillages défilent et nagent dans la bière. Et notez bien, le prix du poulet est le moins cher que partout ailleurs au monde : 2500 francs CFA, 3000 francs CFA ! Je l’aime bien, ce FESTIGRILL ; c’est l’un des événements qui font grouiller plus de monde. Au delà du cadre festif pour les visiteurs, ce festival a aussi pour but de promouvoir l’activité des éleveurs et des grilleurs, de permettre un échange de connaissances en matière de transformation des produits de l’élevage et de booster les ventes pendant le festival. Ce festival qui se tient chaque année au dernier trimestre à Ouagadougou, accueille aussi des grilleurs venus de plusieurs pays d’Afrique. J’ai manqué la dernière édition (la 4éme) qui s’est tenue du 29 octobre au 3 novembre 2013 ; quel mal je me suis fait ?!

JAAL (Journées Agro-Alimentaires) : C’est un cadre de concertation pour favoriser les échanges entre les acteurs et les partenaires du développement, de la promotion des produits agroalimentaires locaux ainsi que la dynamisation du secteur des industries agroalimentaires. C’est une excellente occasion à ne pas manqué, car vous avez la possibilité de découvrir en un seul lieu et au même moment, les potentialités agroalimentaires de plusieurs pays d’Afrique.

Foire du fonio de Bomborokuy : Bomborokuy  est un département située à 45 Km de Nouna et à environ 30  Km de la frontière du Mali. L’objectif de la Foire du fonio est de promouvoir la production, la transformation et la commercialisation du fonio du Burkina Faso, une céréale tant appréciée à travers le monde.  La foire du fonio se tient chaque année après les récoltes. A l’affiche, il y a des conférences multithématiques sur le fonio, des expositions d’équipements de battage, décorticage et nettoyage du fonio, des expositions vente de fonio, des concours de mets à base de fonio, des activités culturelles et sportives. A cette occasion c’est le régal aux mets faits à base de fonio et pleins d’autres mets spécifiques de la localité ; je n’oublie pas le tchapalo, c’est un compagnon fidèle des mets à base de fonio.

La Foire nationale du sésame à Nouna : Nouna est une ville, chef-lieu de la province de la Kossi, située à une cinquantaine de Km de Dédougou, au Nord-Ouest de Ouagadougou. Cette manifestation entend valoriser davantage la filière sésame en plein essor de nos jours dans cette région dite « grenier du Burkina », mieux organiser les quelque 50 000 producteurs qu’elle mobilise et faire la promotion économique de cette filière et des échanges commerciaux en mettant l’accent sur les opportunités d’accroissement des exportations. Vous voulez vous investir dans les business de cet oléagineux, c’est l’occasion pour venir au Burkina Faso.

FILO (Foire internationale du Livre de Ouagadougou) : Le livre à l’honneur à Ouagadougou ! Elle est consacrée à l’exposition-vente de livres de tous les genres littéraires. Elle se tient à Ouagadougou au Burkina Faso tous les ans en fin novembre. Elle dure une semaine. C’est le cadre de rencontre des acteurs du livre. Au programme des expositions-ventes, des panels et des conférences. La FILO c’est un des événements phares des étudiants et des élèves. Vous voulez rencontrer vos écrivains préférés, le FILO vous donne une occasion !

Le Tour du Faso : le rendez-vous des amoureux de la petite reine. C’est une course cycliste par étapes disputée au Burkina Faso. Il enregistre la participation d’équipes de cyclisme venant du monde entier. La première édition a eu lieu en 1987. Le Tour du Faso est devenu depuis l’une des courses cyclistes les plus importantes d’Afrique. C’est un événement qui mobilise aussi son monde ; car à l’occasion la population emplit les alentours des artères des villes qui servent de pistes pour la course. En dehors du Tour du Faso, d’autres courses sont aussi organisées régulièrement pour les cyclises nationaux.

CITO (Carrefour International de Théâtre de Ouagadougou) : le CITO n’est pas une manifestation isolés, mais un centre pour les amateurs du théâtres et de la chorégraphie. La vision du CITO est de vouloir et pouvoir continuer à proposer au public Ouagalais un théâtre d’expression africaine de qualité associant à la fois l’héritage de la tradition culturelle à la modernité du monde dans lequel nous vivons. Il est animé par une quarantaine de compagnies et de troupes. Au cours de toute l’année, le CITO offre des programmes de formations et de spectacles durant desquels vous n’allez jamais somnoler.

Voici donc, une partie du visage culturel du Burkina Faso. Commencer à établir votre programme de séjour, pour la grande découverte.

Par Julien DEMBELE, MSc.

 

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