Les cancers sonnent à nos portes (à l’occasion de la journée mondiale du cancer)

Article : Les cancers sonnent à nos portes (à l’occasion de la journée mondiale du cancer)
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4 février 2014

Les cancers sonnent à nos portes (à l’occasion de la journée mondiale du cancer)

Les cancers sonnent à nos portes ; si nous n’y prenons garde, ils nous envahiront.  Selon l’organisation mondiale de la santé, les  maladies  non transmissibles (maladies cardiovasculaires, cancers et maladies respiratoires chroniques) étaient responsables de 63% des décès survenus dans le monde en 2008. D’après ses projections, le nombre de décès correspondant à ce pourcentage qui était de 17 millions s’élèvera 25 millions en 2030, particulièrement les décès dus aux cancers devraient augmenter de 7,6 millions à 13 millions, alors que pour la même période, on prévoir une réduction des décès dus aux maladies transmissibles. Selon les estimations de l’OMS, des facteurs de risques d’ordre comportemental, dont le tabagisme, l’inactivité physique, la mauvaise alimentation et l’usage nocif de l’alcool, son les principaux responsables des maladies cardiovasculaires ; ces facteurs sont aussi valables pour les cancers (Statistique sanitaire mondiale 2012, OMS). A cela, il faut ajouter les facteurs environnementaux qui d’ailleurs sont à l’origine de 90% des cancers humains (Thierry Soussi et collaborateurs dans « L’analyse des mutations du gène p53 dans les cancers humains : le lien entre l’épidémiologie et la carcinogenèse, médecine/science 2000 ; n° 16 : 1387-1396 »). L’OMS, elle attribue 19% des cancers à l’environnement et le milieu professionnel. Ces données sont alarmantes et devraient nous pousser à la recherche de stratégies et moyens de préventions sûres et durables. Miser essentiellement dans la prévention sera la politique la plus salutaire pour les pays en développement, car il y a un véritable défaut de moyens de prise en charge du cancer et cela se traduit par le taux de décès observés, soit deux tiers des décès par cancer dans le monde (Statistique sanitaire mondiale 2012, OMS). Les politiques de santé de nos gouvernements doivent intégrer des programmes d’éducation santé, afin d’aider la population à prévenir le cancer et l’ensemble des maladies non transmissibles. Cela semble d’autant plus faisable que les scientifiques ont réussi à déterminer de façon plus ou moins précis l’implication de facteurs environnementaux à la survenue des différents types de cancers. Selon l’OMS, les atteintes cancéreuses majoritairement à l’origine des décès dans les pays à revenue faible ou intermédiaire sont les cancers du poumon, du sein, du colon ou du rectum, de l’estomac ou du foie. Tentons de relever quelques cancérigènes environnementaux contribuant à la survenue des certains cancers.

Le tabagisme est un facteur contribuant à la survenue de presque tous les cancers (poumon, œsophage, colon et du rectum, sein, col de l’utérus, rein). La fumée de tabac est « le tombeau » de la majorité des cancérigènes de l’homme. En effet, elle contient une multitude de composés chimiques toxiques reconnus comme soit cancérigènes avérés, soit cancérigènes probable soit cancérigènes possibles, selon la classification OMS des substances cancérigènes. La majorité de ces composés sont des composés aromatiques, des composés nitrosaminés, des métaux lourds. On dénombre le benzène (cancérigène avéré),  (les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques dont le Benzo (a)pyrène (cancérigène probable), le benzo (a)anthracène (cancérigène probable), le dibenzo (a, h) anthracène (cancérigène probable) ; des amines aromatiques dont le 4-aminobiphényl (cancérigène avéré), le 2-naphtylamine (cancérigène avéré), l’ortho Toluidine (cancérigène probable) ; les métaux lourds comme le cadmium, berylium, l’arsenic, le chrome 6 et le nickel, tous des cancérigènes avérés et des centaines d’autres composés cancérigènes potentiels pour l’homme.

Le fumeur est alors exposé à ces centaines de composés ; mais  comme la fumé reste dans notre environnement immédiat, tous les non fumeurs non loin de là sont aussi exposés, c’est qu’on appelle tabagisme passif. Ce phénomène de tabagisme passif est d’autant plus important aujourd’hui car certains fumeurs fument dans des lieux clos, au service ou à domicile, exposant ainsi collègues de service et membres de sa famille. Tous ces composés se retrouvent aussi dans les fumées issues d’autres combustions, telles que les fumées des moteurs des véhicules, des industries, des combustions domestiques.

Autre voie d’exposition aux cancérigènes environnementaux, l’alimentation. La plupart des métaux lourds parviennent à l’organisme par le biais des aliments. Le cadmium, l’arsenic, le mercure, etc, provenant des rejets industriels dans la mer s’accumulent dans les produits de pêche et finissent par se retrouver dans notre assiette et dans le ventre. Le riz ou le maïs cultivés sur un sol pollués par des substances toxiques ou irrigués par de l’eau contaminée, accumulera ses dites substances qui se retrouveront donc dans notre assiette. Les mycotoxines, substances sécrétés par des moisissures (champignons) et impliquées dans plusieurs cancers chez l’homme, nous sont parvenus à travers les aliments essentiellement. La liste est longue, et nous sommes exposés à tous ces composés !

Nous pouvons tous être exposés aux cancérigènes, mais tous n’allons pas développer de cancer. Plusieurs facteurs expliquent cela. Soit le polymorphisme génétique de certaines enzymes de métabolisation. Certaines personnes ont une défaillance ou une malformation des enzymes qui permettent l’élimination des substances toxiques, ces personnes sont d’offices susceptibles de développer les maladies causées par les substances correspondantes. Soit la bonne hygiène alimentaire apportant suffisamment d’antioxydant et de substances protectrices contre les cancers. Les antioxydants sont des substances contenues dans les aliments, si nous les consommons, ils aideront notre organisme à se débarrasser des substances responsables du développement des cancers.

Prenons donc garde, en prenant les dispositions nécessaires pour éviter le cancer.

Par Julien DEMBELE, MSc.

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